Sous l’initiative d’Emmanuel Galland, l'exposition présente trois points de vue de trois photographes sur Haïti et principalement sur la capitale Port-au-Prince. Le corpus de l’exposition présente le travail de Josué Azor, d’Emmanuel Galland et de Roberto Stephenson. L’un y vit, l’autre y a souvent séjourné et le troisième y a vécu plus de 20 ans.
Présentée à la manière d’un documentaire social, l’exposition « Noctambules » de Josué Azor illustre différentes soirées Queer. Des photographies sur trame de délivrance et de joie vues par l’œil observateur du photographe. Comme il n’est pas simple de vivre sa différence en Haïti pour la communauté LGBTQ+, ces soirées sont très souvent tenues secrètes. C’est d’ailleurs pour ne pas tout dévoiler que le photographe ne montre pas tous les visages et rend les différents lieux mystérieux. Bien que souvent invisibilisée et vulnérable, cette communauté s'illustre par sa résistance, son assurance et son éclat.
Haïti – Recensement 2000-2020 - Emmanuel Galland
Impossible de réaliser un recensement démographique en Haïti. Tout le monde ne possède pas d’extrait de naissance, et, avec le séisme de 2010, on a perdu la trace de nombreuses archives. Le recensement fictif de Galland présente des portraits d’Haïtiens portant des t-shirts à numéro allant de 0 à 100, à quelques nombres près. Ce concept qui joue sur le hasard des rencontres s’ancre dans les va-et-vient quotidiens dans les rues de la capitale.
Made in Ayiti – Roberto Stephenson
Le photographe IItalo-Haïtien Roberto Stephenson pointe son objectif photo directement dans la rue au ras du sol. Son but ? Magnifier le banal ! Dans le cadre de sa série Made in Ayiti, le photographe immortalise par exemple des boîtes à chaussures raboutées de père en fils ! Transformer un objet du quotidien en objet d’art, c’est la définition même de l’art populaire !
L’exposition « Haïti – Territoires informels » est présentée jusqu’au 15 août 2024.